TRISHNA

Titre : TRISHNA
Sous-Titre : A acheter pour découvrir les multiples aspects de l’Inde du Rajasthan à Mumbai

Durée : 1h 48′

Nationalité :  Angleterre/Inde  
Réalisateur : Michael Winterbottom

Casting : Freida Pinto, Riz Ahmed, Kalki Koechlin, Anurag Kashya, Roshan Seth Aakash Dahiya

Année de production : 2012
Éditeur Vidéo : BAC Vidéo
Description : DVD & BLU RAY 
Bonus : Entretien avec Michael Winterbottom / Bandes-annonces

 

critique :

Au Rajasthan une rencontre improbable réunit deux jeunes gens que leurs milieux sociaux séparent, et si la sublime fille de paysans suit l’élégant fils fortuné pour découvrir la diversité de Mumbay, son silence et ses sourires recèlent une personnalité déchirée entre deux mondes culturels où traditions et modernité s’affrontent à travers la tragique histoire d’amour de « Tess ».  En adaptant librement le roman de Thomas Hardy (déjà mis en scène par Roman Polanski), Michael Winterbottom change de siècle et de continent, mais conserve les différences sociales, les situations d’incompréhension mutuelle et le caractère secret des personnages, mettant en valeur la mutation d’une société et ses déchirements humains consécutifs. Le néo-colonialisme indien né du même pouvoir de l’argent perpétue l’indifférence et l’ignorance envers la femme, la banalité de son asservissement et sa passivité. S’il a fallu un siècle à l’Angleterre pour y parvenir, l’Inde est en voie de secouer ce joug entretenu par les religions, coutumes et l’absence d’éducation.

A la fiction littéraire transposée et incarnée par la beauté du couple d’acteurs (Freida Pinto & Riz Ahmed) répondent les plans séquence illustrant la sérénité lumineuse des campagnes en alternance avec les prises de vues trépidantes et grouillantes des mégapoles. S’y ajoutent les reportages sur les cours de danse pour les romances revisitées par Bollywood et ses chansons, et en contrepoint les déviances du Kamasutra brisant les sentiments amoureux. Toutes ces contradictions mises en images accentuent la dualité d’un pays en pleine évolution, où souffrance, luxe et misère se côtoient jusqu’à l’insoutenable violence de la tolérance, en résonance avec la musique de Shiberu Umebayashi (In the mood for love, 2046…), le tout rendant au cinéma sa vocation exotique et mélodramatique de grand spectacle à la fois populaire et artistique.

 

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