Titre : SYNGUE SABOUR pierre de patience
Sous-Titre : Il était une fois, les femmes…

Durée : 1h42′
Nationalités : France/Allemagne/Afghanistan 
Réalisateur : Atiq Rahimi        
Casting : Lubna Azabal, Rasha Bukvic, Faouzi Bensaïdi, Grégory Gadebois

Année de production : 2012
Distributeur : LE PACTE

critique :

Dans un pays en guerre, sous les bombardements et parmi les ruines de la ville, une femme veille son mari dans le coma. Au fil des heures passées à son chevet elle lui raconte ce qu’elle a vécu à ses côtés des années durant sans que jamais il n’ait porté les yeux sur elle ni partagé ses sentiments. Dans un rapport de pouvoir inversé, le héros déchu est aujourd’hui contraint à l’écoute tel la pierre magique « singué sabour » qui se charge des secrets confiés pour délivrer des souffrances avant de se briser en éclats.

Prix Goncourt en 2008, ce roman que l’auteur avait rédigé comme un cri de révolte contre la négation culturelle, religieuse, sociale et conjugale de la femme, offre à notre regard sa parole. Elle jaillit par la force des images, la dimension des plans séquence, la richesse des couleurs. Elle se fige dans l’immobilité du gisant face aux mouvements en  contrepoint des danses chatoyantes de la maison close. Elle s’anime dans l’alternance entre ruines extérieures et harmonie intérieure. Elle colore la burka jaunie et fait résonner le huis clos des violences sexuelles subies, ou des actes d’amour choisis.

Cette mutation des mots en murmures visuels incarnés par la voix et la beauté de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, restitue son sens à l’écriture d’un poète afghan se faisant cinéaste pour exprimer l’ambiguïté de l’être, ses rêves de liberté et de justice dans le langage universel de l’émotion.