Titre : SUNSET SONG

Sous-Titre: De l’écrit à l’écran et de nos aïeules à nos filles.

Durée : 2h’12’

Nationalités: Royaume Uni/Luxembourg

Réalisateur: Terence Davies

Casting: Agyness Deyn, Peter Mullan, Kevin Guthrie, Jack Greenless

Année de production: 2015

Distributeur: REZOFilms

critique:

A l’aube du XXème siècle une jeune écossaise rêve de devenir institutrice dans une famille de fermiers régie par la violence ordinaire d’un père, le désespoir d’une mère cumulant les maternités sans pouvoir éviter la souffrance de ses enfants alors, quand deuil après deuil elle se retrouve héritière des lieux et peut épouser un voisin aimant le bonheur pourrait enfin rayonner sur cette terre qu’elle aime si la guerre de 1914 ne s’en mêlait.

Ce roman rural initiatique du siècle dernier pourrait n’être qu’un mélodrame si l’adaptation de Terence Davies ne dépassait tous les clichés passéistes pour le transformer en évocation universelle du vécu de nos aïeules, de leur condition féminine, des difficultés de l’époque, de l’attachement des hommes à leur sol et des horreurs de la Grande Guerre. Les images telles une succession de tableaux reflètent l’écoulement du temps, les cadrages fixent la valeur des moments, les lumières apaisent les sacrifices, les plans de travail agricole soulignent la force de la nature, les cris résonnent de l’insoumission au quotidien, les silences accentuent les interdits, les chants entonnés en chœur font écho aux blessures, la voix off additionnelle de l’héroïne distancie les faits pour, ensemble par leur harmonie esthétique et musicale, nous bouleverser face à chaque destin porteur des lendemains. Car si l’émancipation des femmes en Europe peut nous consoler, elle ne s’est guère généralisée et les millions de victimes de la Première guerre mondiale n’ont pas protégés ceux de la Seconde ou de toutes les autres, c’est ce que le réalisateur exprime par l’essence même de ses choix, leur simplicité donnant un sens à la vie même, par l’émotion qu’offre un grand cinéma.

Sunset Song -Lewis Grassic Gibbons 1932 / Métailié 2004.