Titre : SAINT LAURENT
Sous-Titre : A acheter pour comprendre la création à travers un couturier et un cinéaste

Durée : 2h30′

Nationalité : France

Réalisateur: Bertrand Bonello

Casting: Gaspard Ulliel, Jérémie Rénier, Léa Seydoux, Louis Garrel, Amira Casar, Helmut Berger

Année de production: 2014

Editeur vidéo EUROPACORP  / DVD & Blu-Ray en vente le 28 Janvier 2015

Bonus: Rencontre avec Bertrand Bonello et ses personnages (durée : 4’)

critique :

Il y a quelques mois Pierre Niney et Guillaume Gallienne redonnaient vie à Yves Saint Laurent et Pierre Bergé au fil d’un biopic conventionnel et honorable qui rendait justice à la Haute Couture et à leur amour. Ce second opus, sans négliger l’environnement  ni la vacuité éphémère de la mode déclinés en parallèles d’archives, s’inscrit dans un tout autre cadre, celui de la création pure et de ses affres. Andy Warhol, Duras et Proust  inspirateurs hors du temps et des normes se mêlent aux cauchemars et rêves d’un être en souffrance, narcissique et fragile, déchiré par ses désirs et la drogue, se perdant et se dépassant sous le regard protecteur éclairé de son compagnon gérant l’entreprise. Et dans un  tourbillon d’hallucinations et de passion, c’est une époque et ses utopies de liberté qui virevolte des robes aux smokings, du sexe au désespoir d’un mort-vivant monologuant encore dans le corps d’un autre avec sa propre voix égarée. Les collections (« Libération » jusqu’à la « Ballet Russe ») se décomposent en tableaux de Mondrian, splendeurs dissociées en une esthétique envoûtante rendue par la propre dimension fastueuse des séquences, à travers les images (Josée Deshaies), le chatoiement des couleurs, les travellings caressant les chairs d’un hypnotique Louis Garrel, la lumière des scènes nocturnes opposées au formalisme des tractations commerciales, les acteurs incarnés en fantômes (Gaspard Ulliel, Helmut Berger), les musiques pop rythmant l’intensité d’une décennie, le tout créant un film d’auteur écho de la démesure mélancolique d’un artiste.