LES HUIT SALOPARDS

Titre : LES HUIT SALOPARDS

Sous-Titre: Western tarantinien

Durée : 2h30’

Nationalité: USA

Réalisateur: Quentin Tarantino

Casting: Samuel L.Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Tim Roth, Walton Goggins

Année de production: 2015

Distribution: SND

 

critique:

L’ouverture d’un rideau rouge sur une musique d’Ennio Morricone introduction de 6 minutes supplémentaires de film, tourné en format Ultra 70mm Panavision, nous renvoie au temps où, coupé de surcroit par un entracte, le cinéma était un spectacle visuel hors norme. Film de genre, le western ajoutait alors sa beauté esthétique en lien avec la force de la nature, chevaux, montagnes et forêts et revendiquait ses traditions purement américaines issues de la conquête de l’Ouest et de la guerre de sécession, de l’usage des colts et de la valorisation de la violence indiens, sheriff et chasseurs de primes inclus. Tarantino s’en souvient qui au galop d’un attelage luttant contre le blizzard des montagnes Rocheuses charge sa diligence de voyageurs pris en stop pour disserter sur l’exercice de la justice des uns et des autres, avant de prolonger ce discours et le mettre en application dans une auberge mal fréquentée. La différenciation des traitements infligés aux prisonniers rapportés morts ou vifs, teintée d’étranges résonances contemporaines policières, militaires, pécuniaires, racistes, sexistes, va bien sûr dériver au carnage faisant s’entretuer un général retraité, un bourreau anglais, un mexicain rusé, un cavalier noir, des mercenaires tour à tour sudistes et nordistes, sans oublier nos voyageurs, avec quelques flashback pour adjoindre une fournée d’innocents à l’hécatombe sanguinaire décalée.

A la ruse des combattants répond celle du réalisateur qui, par l’alternance de splendides images extérieures, l’intimité de décors intérieurs, la diversité sociale de ses personnages, la cruauté banalisée et hilarante de leurs discours, le choix et la prestation exceptionnelle de chacun des acteurs, hystérie et délire inclus en gros plans ou en mouvements, offre un parallèle flamboyant entre la traitrise de la nature et celle des hommes à égalité dans leur violence, sauf que les derniers sont responsables et semblent l’ignorer au seul profit de l’argent.

8 ème long-métrage, somme de tous les autres, sans héros déterminé, à voir comme un grand spectacle sur écran large et inclure sans hésitation à la liste des meilleurs classiques américains.

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