Titre: LES CONFINS DU MONDE
Sous-Titre: Regards intérieurs
Durée: 1h43’
Nationalité: France
Réalisateur: Guillaume Nicloux
Casting: Gaspard Ulliel, Guillaume Gouix, Lang-Khé Tran, Gérard Depardieu
Année de production: 2018
Distribution: AD VITAM
critique:
Aux prémisses méconnues japonaises et vietnamiennes de la guerre d’Indochine, un soldat erre entre son deuil familial et son intégration à l’environnement d’un pays à l’envoûtement naturel, la forêt tropicale, les fumeries d’opium, le charme mutique des femmes s’opposant à la violence militaire. Vengeance obsessionnelle, cruauté antagoniste, prostitution organisée, distanciation littéraire jalonnent cet épisode de l’histoire coloniale française au profit des angoisses de virilité, incarnées par des amputations, pénétrations de sangsue, morsures de serpents, maternité assumée.
Plutôt que « Les confins du monde » ce sont ceux de la folie de l’homme, dévoré par ses pulsions que Guillaume Nicloux illustre, en écho à celle de Conrad/ « Au cœur des ténèbres » et aux « Confessions » de Saint Augustin sur les choix du destin de chacun, toutes interrogations sur la quête de soi-même portées par un premier plan séquence devenant l’ultime pour que les images portent notre réflexion au-delà de toute douleur.
Le 16ème film d’un cinéaste aux ambitions existentielles renouvelées portées par la rigueur esthétique de ses plans et l’intensité spectrale de Gerard Depardieu revenu de Valley of Love pour empêcher vainement une autre disparition.