Titre : LE PROCES DE VIVIANE AMSALEM

Sous-Titre:  Procès d’injustice officielle

Durée : 1h55′

Nationalités : France / Israël

Réalisateurs: Ronit & Shlomi Elkabetz 

Casting : Ronit Elkabetz, Simon Abkarian, Sasson Gabbay, Menashe Noy

Année de production : 2014

Distributeur : LES FILMS DU LOSANGE

critique :

Quel crime a-t-elle commis cette femme en noir, chaussée d’espadrilles, silencieusement assise derrière sa table d’écolière face à ses trois juges juchés sur leur estrade ? Pourquoi son avocat se doit-il d’étouffer ses propres mots face au collègue qui soutient son mari ? De quel procès sommes-nous témoins en cette salle exigüe où 3, 5 ans durant (et plus pour d’autres) les convocations se succèderont ? Et comment supposer que des lois bibliques millénaires gèrent aujourd’hui le droit d’un pays à l’avant-garde du progrès ?  Une épouse, pour divorcer se doit d’obtenir la répudiation préalable de son mari, corroborée par un jugement rabbinique protecteur de la société israélienne.Pour porter à l’écran les réalités de ce système aussi kafkaïen qu’inique, les réalisateurs ont reconstitué la salle même des audiences (entrevue exceptionnellement), convoqué des témoins devenus acteurs d’une délirante comédie italienne reléguant la femme à son seul état de servante dévouée et ventre purifié au service de l’identité juive, ont validé auprès des autorités religieuses (les faits) et civiles (les chiffres) la véracité de leur propos dans l’espoir d’un débat libérateur.

Ronit & Shlomi Elkabetz après « Prendre femme » et « Sept jours » poursuivent leur trilogie consacrée à Israël, les us et coutumes de la vie de famille, du clan et aujourd’hui jusqu’à l’Etat. Mais attention pendant deux heures à notre tour d’être condamnés à l’incrédulité, la révolte, l’émotion devant tant d’absurdité et d’injustice officialisées en gardant l’espoir qu’un cinéma engagé perspicace, porté avec humour par d’excellents acteurs, ait son rôle.