LE PREMIER HOMME

Titre : LE PREMIER HOMME
Sous-Titre : Littérature & cinéma

Durée : 1h41′
Nationalité : France
Réalisateur : Gianni Amelio     
Casting : Jacques Gamblin, Catherine Sola, Maya Sansa, Denis Podalydès, Nicolas Giraud

Année de production : 2012

Distributeur : PARADIS FILM

 

Récompense: Festival de Toronto 2012: Prix de la Critique Internationale

 

critique :

Adapter Camus et son dernier manuscrit, resté inachevé, relève de la gageure ou de l’inconscience face au mythe même qu’est devenu l’écrivain et au questionnement  intime posé par les « événements » d’Algérie cinq ans avant l’indépendance. Pour y échapper le réalisateur italien a intégré sa propre autobiographie calabraise à celle de l’auteur, accordant une part affective prépondérante à l’enfant plutôt qu’à l’adulte déchiré entre ses deux patries, celle du sol algérien contre celle de la culture française, et que sa propre mort libèrera de toute réponse.

La reconstitution des années 25 traduit l’universalité de la pauvreté à travers la volonté d’un gamin, non d’y échapper mais de la transgresser, en 1957 celle de la rencontre avec le copain des bancs d’école devenu père d’un fellagha, illustre ce même altruisme utopique que Jacques Cormery ressent dans un déni de réalité politique.

Le classicisme du traitement, l’esthétisme des décors, l’alternance systématique du récit privent cependant le film de l’ampleur et de la filiation idéologique sous-jacentes dans la violence de pouvoirs absolus face aux rebellions qu’elles engendrent, colonialisme et terrorisme confondus dans toute division des peuples.

L’impossible problématique de Camus rejoint celle de toute adaptation, relisons le livre pour prolonger la réflexion soulevée par les images.

 

 

 

 

 

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