Titre : LA VENUS A LA FOURRURE
Sous-Titre : Jeux de mots et de plaisirs.

Durée : 1h35′

Nationalité : France

Réalisateur: Roman Polanski            

Casting : Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric

Année de production : 2013

Distributeur : MARS Distribution

critique :

Quand les portes d’un théâtre délabré s’ouvrent sur une salle vide, nous voilà prêts à subir une banale retransmission filmée, quand un metteur en scène quitte son bureau se désespérant des comédiennes entendues, et qu’une retardataire fait son apparition nous nous préparons pour une simple audition ou au meilleur des cas une répétition originale. Mais ce serait oublier l’illusion du spectacle que Polanski lui, va nous offrir dans son authenticité, respectant l’unité de lieu et de temps, entre un plateau encombré d’objets hétéroclites et les coulisses, utilisant accessoires et costumes sortis d’un sac à trésors, métamorphosant une bouffonne improbable en actrice accomplie, un auteur en acteur et inversement dans l’ambigüité du jeu, des mots, des sentiments, des emprises du sexe et de ses déviations.

La coadaptation avec David Ives de sa propre pièce, elle-même issue du roman de Sacher-Masoch, ne le nions pas, nous renvoie aux aléas sulfureux subis par le réalisateur,

accentuant ainsi le décalage sarcastique du texte en un tourbillon d’humour intemporel qui fait danser au son d’un sirtaki  Aphrodite parée d’une écharpe de fourrure tricotée, revêt de tous ses noirs artifices l’absurdité de la cruauté SM, dénonce toutes les formes de pouvoir, parle d’amour et prouve en un trio de talents celui qu’il partage avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric.

Après 23 récompenses et plus de 53 nominations depuis 1965 et de Venise à Cannes jusqu’aux Oscars, ce cinéaste de 80 ans prépare déjà son prochain long métrage avec pour sujet l’injustice et l’Affaire Dreyfus.

En attendant, allons rire sur la scène de la vie.