Titre: JACKIE
Sous-Titre: Mémoire et vie
Durée : 1h40’
Nationalités: USA/France/Chili
Réalisateur: Pablo Larrain
Casting: Natalie Portman, Peter Sarsgaard, Greta Gerwig, John Hurt, Billy Crudup
Année de production: 2016
Distribution : Bac Films
Récompenses :
Mostra de Venise : Prix du Meilleur scénario : Noah Oppenheim
Festival de Toronto : Prix Platform
critique:
Quelques semaines à peine après l’assassinat de son mari, Jackie s’exprime au long d’une interview entrecoupée de flash-back reconstituant les moments du meurtre, son vécu somnambulique, sa place à la Maison Blanche de First Lady cherchant par la solennité de funérailles à offrir à ce 35ème Président la grandeur mémorielle d’Abraham Lincoln. Du tailleur rose ensanglanté symbole de sidération à la mantille noire de veuve officielle, cet événement international est porté par le seul regard d’une épouse endeuillée, choix scénaristique relativisant la dimension politique d’un chef d’Etat mythifié par sa mort.
Alors amateurs de biographies historiques ou de ragots s’abstenir, le film analyse au travers de son immédiateté individuelle le recul de la mémoire publique en scènes successives s’entremêlant comme à contretemps entre apparences et ressenti, pour évoquer l’environnement américain des années 60, origines et richesse du milieu familial, mécanisme institutionnel de remplacement des élus, impatience des successeurs, action réelle d’un pouvoir exercé moins de trois ans durant. Spectacle et intimité se confondent entre tragédie d’un pays et destin d’une femme que Natalie Portman incarne subtilement dans cette même alternance d’images et fausses archives, de plans de visages et vues aériennes illustrant souvenirs et temporalité, douleur et dignité.
Après « Tony Manero », « Post mortem 73 », « No », « El Club » et « Neruda », Pablo Larrain continue d’aborder les transmissions politiques et culturelles en enrichissant sa quête et son talent de cinéaste.