Titre: GLORIA MUNDI
Sous-Titre: A acheter pour constater l’évolution de la société
Durée: 1h47’
Nationalité: France
Réalisateur: Robert Guédiguian
Casting: Ariane Ascaride, JP Darroussin, Gérard Meylan, Anaïs Demoustier, Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin, Lola Neymark.
Année de production: 2019
Distribution: Edition vidéo / sorties DVD & VOD le 7 avril 2020
Bonus : UNE MANIERE DE REGARDER – Isabelle Daniel – 8’ – documentaire
Récompenses 2019 : Mostra de Venise : Prix d’interprétation Ariane Ascaride.
critique:
Ils sont tous là les personnages de Guédiguian, en famille dans leur ville qu’ils traversent et qui, à leur exemple, évolue, se construit surajoutant à ses fondations la modernité de ses tours vitrées et à ses origines prolétaires celles d’arrivistes sans scrupules.
A l’honnêteté sacrificielle de la génération ancienne incarnée par le respect de l’autre se substituent les dérives d’une société dominée par les pouvoirs des seuls profits sexe et argent confondus en écho aux pleurs de la dernière-née de la tribu. Les luttes collectives et leur union se fracassent contre l’individualisation de l’ubérisation, du recyclage commercial véreux, la misère contemporaine capitaliste prorogeant une pauvreté solidaire disparue. Les décors tourbillonnants des voies rapides urbanisées ou des enseignes de magasins « cash », les scènes répétitives de prises de cocaïne ou fumettes électroniques compulsives, d’érotisme détourné, de travail humiliant cause d’un racisme migratoire illustrent la dénonciation des régressions utopistes et politiques incarnées par une femme de ménage et un conducteur de bus, autant que les mutations sociétales réductrices de leurs enfants adeptes du néo-capitalisme actuel, en s’opposant aux images hors temps d’un héros symbole de l’humanité égarée. Ses promenades en poussette face à la mer, la poésie naïve de ses haïkus, son détachement mutique justifient son destin de condamné volontaire et l’espoir d’un futur porté par la conscience de classe disparue, propos que le cinéaste revendique et répète à la façon d’un Ken Loach phocéen militant et généreux soutenu par le talent des siens les « tradis » Ariane Ascaride, Gérard Meillan, JP Darroussin et leurs héritiers Grégoire Leprince-Ringuet, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin et Lola Neymark réunis et unis.