Titre: JANE AUSTEN A GACHE MA VIE 

Sous-titre: Histoire de cœurs

Durée: 1h34’

Nationalité: France

Réalisatrice: Laura Piani 

Casting: Camille Rutherford, Pablo Pauly, Charlie Anson, Lola Peploe, Fréderick Wiseman

Année de production: 2024

Distribution :  Paname distribution

Sélection 2024 : Festival de Toronto

Critique:

Tramadol et Lexomil sont sur un bateau aux remous britanniques littéraires qui font chavirer le cœur célibataire d’une libraire et voguer le charme d’une romance au goût de bonbon anglais acidulé.
Elles se font rares ces comédies tendres et joyeuses aux élégants marivaudages conclus par Fréderick Wiseman, alors sans hésitation traversons la Manche.

Titre: JOUER AVEC LE FEU 

Sous-titre: Histoire de famille

Durée: 1h58’

Nationalités: France/Belgique 

Réalisatrices: Delphine & Muriel Coulin 

Casting: Vincent Lindon, Benjamin Voisin, Stéfan Crépon

Année de production: 2024

Distribution : Ad Vitam

Sélection 2024 : Mostra de Venise/Orizzonti : Coupe Volpi d’interprétation masculine Vincent Lindon.

Critique:

Complices ces deux frères et leur père qui les élève seul jusqu’à la découverte de leurs différenciation de regards sur leur environnement, celui du bassin minier lorrain en proie à la radicalisation d’extrême droite. Un engagement détruisant la cellule familiale, toute complicité effacée par une haine de frustration sociale, message d’alerte idéologique développé dans la banalité d’un quotidien masculin porté par un brillant trio d’acteurs.

Titre: TOUTES POUR UNE 

Sous-titre: Farces et attrapes

Durée: 1h31’

Nationalités: France/Belgique

Réalisatrice Houda Benyamina 

Casting: Oulaya Amamra, Sabrina Ouazani, Deborah Lukumuena, Daphné Patakia

Année de production: 2024

Distribution : UGC distribution

Sélection 2024 : Festival d’Arras

Critique:

La devise des Trois Mousquetaires et l’imagination d’Alexandre Dumas revues, détournées et travesties au fil de l’épée par la bravoure d’aventurières se jouant avec panache des carcans littéraires de cavalcades en orgasmes lacrymaux, drogues, guitares et flamenco à jeu égal d’énergie et succès avec les vrais pour en rire vaillamment.

Titre: BRULE LE SANG 

Sous-Titre: Thriller et frissons noirs

Durée: 1h49′

Nationalité: France

Réalisateur: Akaki Popkhadze 

Casting: Nicolas Duvauchelle, Denis Lavant, Florent Hill, Sandor Funtek, Finnegan Oldfield

Année de production: 2024

Critique:

Nice en grande focale et la Côte d’Azur en plan large pour collectionner tous les clichés des communautés de l’Europe de l’Est, voir s’entretuer un oligarque, son chauffeur, sa famille, des frères repenti ou séminariste et autres trafiquants de tous ordres exposés d’un chantier aux plages privées sous cocaïne, séquencer vengeances en séries, trahisons et religions. Un rythme percutant, des images sous adrénaline, des acteurs hallucinés et pour un film à la seule virilité sanglante.

Titre: JE SUIS TOUJOURS LA 

Sous-Titre: Dictatures du Brésil … jusqu’ailleurs

Durée: 2h15′

Nationalités: Brésil /France 

Réalisateur: Walter Salles 

Casting: Fernanda Torres, Fernanda Montenegro,  Selton Mello, Maeve Jinkings

Distribution : StudioCanal

Année de production: 2024

Récompenses : Mostra de Venise 2024 : Meilleur scénario.
Golden Globes 2025 : Fernanda Torres Prix d’interprétation féminine

Critique:

Années 70, le soleil de Rio illumine une reconstitution aussi détaillée qu’enjouée de la vie d’une famille aisée brésilienne entre jeux de plages et silences adultes, rires quotidiens, échappée britannique, résistance intellectuelle et mutisme politique. Ces mots dont l’absence ne peut étouffer l’injustice ni les sons apaiser la violence mais que l’invisibilité des images charge de leur barbarie et le fil du temps de leur force.
Le cinéaste Walter Salles (« Central do Brasil », « Carnets de voyage ») utilise l’exemplarité d’une femme (Eunice Palva incarnée avec talent par Fernanda Torres) pour rappeler un passé récent (1964/1985) et les risques d’une société aux luttes contradictoires envers une liberté fragilisée par l’oubli (ponctué par l’intermède de Bolsonaro), perte de mémoire idéologique qui ne saurait effacer les milliers de victimes et disparus d’Amérique latine, de l’Argentine, au Chili jusqu’en Bolivie, Equateur, Uruguay et Paraguay ni prévenir du retour d’idées totalitaires là ou ailleurs.

Titre: SPECTATEURS ! 

Sous-Titre: Histoire d’amour du cinéma

Durée: 1h28′

Nationalité: France

Réalisateur: Arnaud Desplechin 

Casting: Mathieu Amalric, Dominique Paini, Françoise Lebrun, Clément Hervieu-Léger

Distribution : Les Films du Losange

Année de production: 2024

Sélection 2024 : Festival de Cannes/Séance Spéciale

Critique:

Le cinéma et les passions qu’inspire ce septième art par ceux qui le pratiquent, après Bertrand Tavernier, Thierry Frémeaux … et d’autres, Arnaud Desplechin cherche ses mystères et pouvoirs depuis sa première fois dans une salle obscure. Un découpage d’archives, discussions, saynètes fictionnées, extraits pour le montage d’une conception propre qui du Quai de La Ciotat à ceux de la Shoah voit s’entrecroiser et superposer les plans d’Abel Gance à ceux d’Howard Hawks, d’Hitchcock à Truffaut, d’Orson Welles à Godard sans nul clap de fin.
Un cri du cœur pour une vision du temps par la seule image, une incarnation de la réalité par son scintillement, une création de l’art par sa magie.

Titre: LE QUATRIEME MUR

Sous-Titre: De l’écrit à l’écran

Durée: 1h59′

Nationalités: France/Luxembourg/Belgique

Réalisateur: David Oelhoffen

Casting: Laurent Lafitte, Simon Abkarian, Manal Issa

Distribution : Le Pacte

Année de production: 2024

Sélection 2024 : Festival du film francophone  d’Angoulême /section Les Flamboyants.

Critique:

L’art peut-il offrir une autre dimension au réel, c’est le pari auquel s’engage un metteur en scène de théâtre en adaptant la pièce « Antigone » de Jean Anouilh sur une scène de Beyrouth en 1982. Pour suspendre les haines le temps d’une représentation sous les bombes il lui faut risquer sa vie, celle des comédiens aux diverses confessions de sa troupe, affronter les férocités des camps de Chatila, partager l’amour de l’héroïne et croire en la grâce du quatrième mur imaginaire qui sépare la scène du public.
De la tragédie grecque antique aux ruines libanaises d’une guerre civile différemment reprise en cette année 2024 l’ambition artistique pour la paix du monde se doit de perdurer, le cinéaste ajoute ses images aux mots en partage avec ses acteurs pour nous les offrir et y croire ensemble.
Le quatrième mur – Sorj Chalandon – 2013 Editions Grasset – Prix Goncourt des Lycéens.

Titre: PAR AMOUR 

Sous-Titre: Dépression océanique

Durée: 1h30′

Nationalité: France

Réalisatrice: Elise Otzenberger 

Casting: Cécile de France, Darius & Navid Zarrabian, Arthur Igual

Distribution : Tandem

Année de production: 2024

Critique:

Il était une fois un couple provincial et banal jusqu’à une confusion par l’ainé des enfants entre un imaginaire marin, l’attraction d’extra-terrestres et la réalité familiale. A l’écoute de cet univers aquatique une mère se fait sirène entre les flots de ses rêves, évasion hallucinatoire d’une baignoire au mal être d’un quotidien à enchanter. Une fuite vers un fantastique nautique illustré par la force des images de ciels et de flots en contrepoint d’une dépression conjugale dont émerger par un subtil film de genre porté par le talent de Cécile de France.

Titre: BABY GIRL 

Sous-titre: Thriller manipulateur et faux frissons érotiques.

Durée: 1h54′

Nationalité: USA

Réalisatrice: Halina Reijn 

Casting: Nicole Kidman, Antonio Banderas, Harris Dickinson

Distribution : SND

Année de production: 2024

Récompense 2024 : Mostra de Venise 2024 : Prix d’interprétation féminine

Critique:

L’exercice du pouvoir professionnel (par l’intelligence artificielle), social (par l’âge et l’apparence), conjugal (sur un mari aimant) assurés, reste celui du sexe (avec un stagiaire) pour cette brillante quinquagénaire victime de ses propres fantasmes autant que des limites du film. Soumission, manipulation répétitives sans vision ni réflexion autres que des promesses érotiques assouvies par la seule bande-son de Cristobal Tapia de Veer, et certes brillamment portées par Nicole Kidman en souvenir très lointain de « Basic Instinct ».

Titre: HIVER A SOCHKO 

Sous-Titre: De l’écrit à l’écran

Durée: 1h45′

Nationalités: France/Japon

Réalisateur: Koya Kamura 

Casting: Roschdy Zem, Bella Kim, Park Mi-hyeon , Tae-ho Ryu

Distribution : Diaphana Distribution

Année de production: 2024

Critique:

Un cinéaste franco-japonais dédouble sa nationalité avec une écrivaine franco-coréenne sous les traits d’une héroïne en quête du mystère de ses racines. Les silhouettes d’encre de chine crayonnées par un dessinateur touriste de hasard illumineront les fantasmes enfantins échos d’un mutisme masculin apaisé par la délicatesse de Roschdy Zem.
La douceur de l’hiver engourdit les tourments du passé pour laisser poindre la douceur d’un futur dans les envols d’une subtile animation transformant ce rêve en conte initiatique
Hiver à Sochko – Elisa Shua Dusapin- Editions Zoé 2016 + Folio 2018 /Prix Robert Walker 2016.