Titre : DIAZ Un crime d’Etat
Sous-Titre : Témoignage engagé
Durée : 2h03′
Nationalité : Italie
Réalisateur : Daniele Vicari
Casting : Claudio Santamaria, Jennifer Ulrich, Elio Germano, Davide Jacopini
Année de production : 2012
Distributeur : LE PACTE
critique :
A Gènes, en juillet 2001 après les 3 journées de violentes manifestations engendrées par les opposants au Sommet du G8, une centaine de journalistes et étudiants de toutes nationalités s’apprêtent à passer leur dernière nuit au Forum Social, centre de presse mis à leur disposition dans l’école Diaz-Pascoli. Ils en seront empêchés par 300 policiers, organisés en véritables bataillons de la mort, matraquant aveuglément leurs proies avant de les rafler, emprisonner, torturer, violer et finalement expulser.
Les 93 personnes appréhendées ont pu ultérieurement témoigner, et plusieurs procès ont sanctionné partiellement ces comportements inacceptables, sans qu’aucune justice ne puisse expliquer leur existence même, qui renvoie à l’inhumanité.
Ces exactions et leur montée en puissance exposées sous forme de tournis discontinu de flash back et d’images en temps réel nous sont littéralement assénées provoquant plusieurs niveaux de narration et de lecture. La reconstitution précise du carnage accentue la responsabilité d’une organisation policière digne des pires dictatures face à la banalité d’individus victimes d’une compétition de sauvagerie barbare, mais si à juste titre le cinéaste dénonce un crime d’Etat, cette relation détaillée participe aussi de l’engrenage de la violence irréversible offerte au spectateur.
Ce sont les contradictions des films de guerre et les limites de l’engagement politique qu’illustre ce réalisateur/documentariste avec autant de sincérité que de talent.