Titre : DANS LA COUR
Sous-Titre: Farces et attrapes tragicomiques
Durée : 1h37′
Nationalité : France
Réalisateur: Pierre Salvadori
Casting : Catherine Deneuve, Gustave Kervern, Feodor Atkine, Pio Marmaï, Michèle Moretti
Année de production : 2013
Distributeur : WILD BUNCH DISTRIBUTION
critique :
Dans cette cour d’immeuble de l’Est parisien la loge de gardien échoit soudainement à un chômeur en fin de droits et de course, ancien rockeur paumé qui armé de balais va soudainement affronter des locataires et propriétaires grincheux ou généreux. Et avec ce petit monde qui ouvre ses fenêtres sur un amas de vélos, hurle à la mort comme un chien oublié, cache sa violence dans un appentis il va partager des rosiers volés, des fissures à reboucher et jusqu’à de la dope frelatée.
C’est la fatalité d’une maladie sournoise qui n’épargne personne mais qui rend aveugle chacun, que cette comédie aborde par l’absurdité du quotidien et traite par la tendresse unie d’une bourgeoise généreuse et d’un musicien dépossédé. A ce tandem improbable s’ajoute une copropriété hétéroclite d’êtres humains fragiles, seconds rôles chaleureux et véridiques qui accompagnent ces dérapages de folie douce et cruelle répondant au nom de dépression mais dissimulant les maux de notre société prise en flagrant délit de dysfonctionnement.
Pierre Salvadori depuis « Les apprentis » jusqu’à « De vrais mensonges » s’est toujours attaché à des personnages déglingués reflets du désordre de notre époque, que leur compassion et bonté sauvent et perdent à la fois par l’incongruité de situations et l’énergie de protagonistes rejetant dans leur panique décalée toute la cruauté du monde.
Et Catherine Deneuve autant que Gustave Kervern échangent leurs douleurs avec une détermination drolatique égale à leur immense talent pour nous ouvrir les yeux sur nos limites, celle d’une humanité en souffrance auquel un cinéma lucide apporte son émotion.