Titre: BRUNO REIDAL

Sous-Titre: Frissons criminels

Durée: 1h41′

Nationalité: France

Réalisateur: Vincent Le Port

Casting: Dimitri Doré, Jean Luc Vincent, Roman Villedieu, Alex Fanguin

Année de production: 2020

Distribution : Capricci films

Récompenses:

Festival de Cannes 2021/Semaine de la Critique : Prix Fondation Gan.

Festival de Bari /BIF&ST 2021: Prix du meilleur réalisateur.

Festival Premiers Plans d’Angers 2022: Prix Jean Carmet : Dimitri Doré

Critique:

En campagne du Cantal, à l’aube du XXème siècle, un adolescent séminariste décapite un gamin, avoue sans remords cet acte qui ne l’a pas délivré des pulsions mortifères qui l’habitent depuis son enfance. Cette franchise brute le réalisateur nous l’offre avec la même force originelle qui distancie l’assassin de son acte, à travers son environnement familial et sa confrontation médicale face au Professeur criminologue chargé de son interrogatoire. Une enfance rustique, des parents alcooliques, le rituel égorgement du cochon, une insolation accidentelle, un viol d’émancipation, les appels à la religion, les insurmontables pulsions masturbatoires, rien ni personne ne saurait justifier ou apaiser ces appels au meurtre. Ces transcriptions par écrit sur cahiers d’écolier sanctionnées par l’asile psychiatrique, le cinéaste s’en empare pour nous enfermer à notre tour dans cet enfer physique et mental, reconstitution réaliste épurée, expression psychique restreinte des sentiments de rage et douleur maîtrisés tout à la fois par le scénario, l’équilibre de sa narration entre voix off, flash-backs et présent, les lumières et cadrages, le choix et la direction des jeunes acteurs dans leur temporalité face à la pérennité criminelle et ses mystères.

Un premier film parfait.

Un séminariste assassin : l’affaire Bladier 1905. Philippe Artières -2020 – CNRS Editions.